C’est comme si vous demandiez à Usain Bolt comment il fait pour courir aussi vite et qu’il vous répondait « Oh tu sais c’est facile pour moi, je n’ai qu’à lever les genoux et j’avance tout seul ». Certes, il a sûrement des prédispositions physiques mais il a aussi dû s’entraîner avec des coachs spécialisés pour atteindre le niveau qu’il a.

Pour vous donner un autre exemple, imaginez qu’un charpentier vous dise « C’est facile pour moi de planter des clous, je n’ai qu’à les poser sur le bois et ils s’enfoncent tout seul ». Ici aussi, vous vous diriez sans aucun doute qu’il se moque de vous, et vous auriez tout à fait raison.

Pour la mémoire, c’est un peu la même chose. La grosse différence est que tous les gestes (monter les genoux, planter les clous…) se passent dans notre tête. C’est ce qu’Antoine de La Garanderie, fondateur de la gestion mentale, appelait des « gestes mentaux ».

Voilà pourquoi, aujourd’hui, quand j’entends des personnes me dire que la mémoire c’est une question de gène et que l’on est soit bon, soit mauvais, je me dis que ma mission est encore loin d’être accomplie et que les mentalités ont besoin de changer !

Attention, je ne dis pas que ceux qui pensent réussir à mémoriser en une lecture sont de mauvaise foi. Je pense juste qu’ils n’ont jamais appris à observer leurs mécanismes internes. J’ai d’ailleurs des stagiaires de tout âge dans cette situation. C’est souvent un gros déclic pour eux de prendre conscience de ces mécanismes et leur mémorisation s’en trouve être bien meilleure.

C’est le cas par exemple de Xavier, 40 ans, diplômé de l’ENA et qui occupe un poste de directeur dans une grande administration française. Il avait déjà une très bonne capacité de mémorisation et d’analyse pour arriver là où il en était mais, après avoir suivi différentes formations avec nous, il a fait un bond énorme ! Par exemple, lors d’une prise de fonction sur un nouveau poste, il a été capable de mémoriser un discours. Sans notes. En retraçant tout l’historique du département alors qu’il était là depuis seulement quelques semaines. De même, il n’a plus besoin de noter les points qu’il doit voir avec ses directeurs lors de réunions car il arrive à tout mémoriser.

En plus de ce qu’il a acquis personnellement durant cette expérience, il dispose aussi maintenant de clés pour aider ses collaborateurs à mieux mémoriser et à être plus attentif. Eh oui, car maîtriser son processus de mémorisation passe par plusieurs étapes :

– Être attentif. 

– Créer des associations rationnelles ou irrationnelles. 

– S’organiser pour bien consolider ces informations.

Toutes ces clés ont permis à Xavier, ainsi qu’à ses collaborateurs, d’augmenter leur productivité, de résoudre des problèmes plus facilement, d’améliorer leur capacité d’innovation et de gagner en organisation et en autonomie.

Vous voyez, finalement, la mémoire ce n’est pas une question de chance ! C’est quelque chose que l’on travaille et que l’on développe. Mais n’ayez aucun doute, vous avez tous en vous un champion de mémoire endormi, il suffit juste d’apprendre à le réveiller. ?