“Nous leur donnons les clés mais, pour nous, le plus important c’est vraiment qu’ils choisissent celles qui leur conviennent et qu’ils essaient de se les approprier.”
Nous avons échangé avec l’une des accompagnatrices pédagogiques du Centre Laennec à Lyon avec lequel nous travaillons depuis 2017. Chaque année, nous intervenons dans cet établissement avant la rentrée auprès des étudiants entrant en première année de médecine pour leur faire découvrir nos techniques de mémorisation.
Pouvez-vous vous présenter brièvement et présenter votre établissement, entreprise… ? (histoire…)
Notre centre est une institution jésuite qui a été créée en 1874 par le père Marc Brésard dans l’objectif d’accompagner des étudiants. Il existe aujourd’hui trois établissements Laennec : un à Paris, un à Lyon et un à Marseille. Au départ, le centre regroupait des élèves de nombreuses disciplines mais progressivement, il s’est orienté de plus en plus vers les études de médecine, en particulier à Lyon. Nous accueillons chaque année 940 étudiants de la première à la sixième année. Au centre, cela fait trois ans que je m’occupe principalement des étudiants en première année.
Quelle méthode pédagogique défendez-vous ?
Notre établissement se fonde sur la pédagogie jésuite : “être au chevet des médecins eux-mêmes au chevet des malades”. Nous privilégions le travail des étudiants en petits groupes afin de favoriser l’entraide. C’est vraiment cet esprit de cohésion qui nous caractérise. Par ailleurs, nous privilégions une formation “intégrale” : en plus d’accompagner les étudiants dans leur cursus médical au niveau pédagogique, nous nous efforçons de les sensibiliser aux côtés humains et éthiques du métier auquel ils se préparent. Enfin, un dernier point qui nous est cher, c’est d’offrir à nos étudiants un accompagnement personnalisé jusqu’à leur entrée en internat. Nous fonctionnons d’ailleurs beaucoup sur le principe des tutorats qui sont assurés par d’anciens étudiants devenus internes.
Pourquoi avez-vous eu recours à la “Méthode Martinez” ?
Le père Coppeaux, directeur du centre Laennec et moi-même, avons eu l’idée d’apporter aux étudiants cette méthode qui nous a séduit tous les deux à l’occasion d’une conférence que Sébastien donnait dans une librairie à Lyon pour la sortie de son premier livre. Nous lui avons demandé d’intervenir auprès de nos étudiants. Sébastien nous a beaucoup plu par son côté spontané, dynamique et intelligent. Il est plein de bon sens et il a généralement du succès avec les jeunes, ce qui est très important pour nous. Et puis, c’est vraiment intéressant qu’il ait remis au goût du jour des techniques qui existent depuis des siècles en les rendant plus accessibles au grand public.
Recommanderiez-vous à d’autres de suivre l’un de nos ateliers ? Si oui pourquoi ?
Non surtout pas ! (Rires). En revanche, j’encourage évidemment les étudiants à approfondir la thématique des stratégies de mémorisation. Cela ne pourra que leur être bénéfique, tant dans leur vie professionnelle que personnelle.
D’ailleurs nous avons très rapidement parlé de cette idée d’intégrer une formation “mémoire” au centre Laennec qui se trouve à Paris et qui l’a, du coup, commencée en même temps que nous !
Qu’espériez-vous de la formation ?
Notre première attente était de faire en sorte que les étudiants s’impliquent réellement. Nous sommes assez contents car ils se sont montrés très actifs et ont manifesté beaucoup d’intérêt pour les différentes méthodes que Sébastien leur a présentées.
Ensuite, nous attendons d’eux qu’ils mettent en pratique ce qu’ils ont appris durant l’été. Le but est qu’ils arrivent pour la rentrée fin août motivés et en ayant déjà fait de vraies tentatives d’utilisation de ces stratégies de mémorisation sur des cours.
Enfin, en leur proposant de suivre cette session avec Sébastien, nous voulons aussi tenter de leur faire prendre bien conscience de la difficulté de l’année qui les attend pour qu’ils sachent réellement dans quoi ils s’engagent. Nous cherchons en quelque sorte à les mettre sur les rails et à leur éviter de perdre du temps à chercher des méthodes à la rentrée. Ainsi, ils peuvent arriver dans de meilleures conditions et, peut-être, un peu plus serein pour commencer leur année.
Le contexte actuel a fait que nous avons été obligés d’adopter un nouveau mode de formation en passant par des classes virtuelles.
Est-ce que la formation a tout de même su répondre à vos attentes ?
Oui complètement il semblerait même que des “bénéfices collatéraux” en soient ressortis. Avant, on organisait la formation sur une seule journée dans nos locaux. C’était un format très fatiguant pour les étudiants qui sortaient tout juste du Baccalauréat avec des conditions difficiles pour se concentrer et s’imprégner des méthodes en si peu de temps.
Grâce aux classes virtuelles, nous avons pu changer l’organisation en passant à plusieurs sessions étalées sur une semaine. Les étudiants avaient à chaque fois une journée de libre entre chaque cours ce qui leur permettait de vraiment expérimenter les techniques de Sébastien. Et, paradoxalement, nous avons eu l’impression que le format classe virtuelle créait plus de proximité entre les étudiants et Sébastien. La seule chose que nous regrettons c’est qu’ils n’aient pas pu se rencontrer tous physiquement et qu’ils n’aient pas pu visiter les locaux. Mais, malgré ce petit aléa, il semble que les bénéfices engendrés par ce nouveau format soient supérieurs. Nous avons eu beaucoup de très bons retours de plusieurs parents et étudiants et nous reprendrons certainement ce modèle l’année prochaine.
Vous-a-t-elle apporté des effets bénéfiques inattendus ? Pourquoi ?
Comme évoqué précédemment, le fait de ne pas avoir fait une journée entière de formation a apparemment été plus efficace pour les étudiants. Cela leur a évité de devoir assimiler énormément d’informations en quelques heures. La difficulté est montée crescendo sur la semaine et il est fort probable qu’ainsi, ils retireront plus de bénéfices de la formation. Après, il est malheureusement assez difficile d’identifier ceux qui vont réellement utiliser les méthodes l’année prochaine et ceux qui ne s’en serviront pas du tout…
Dans tous les cas, nous avons vraiment à cœur de leur présenter, grâce à Sébastien, des techniques efficaces pour venir en aide à ceux qui n’en avaient aucune. Cependant, nous insistons bien sur le fait que la porte reste évidemment ouverte à bien d’autres méthodes. Nous leur donnons les clés mais, pour nous, le plus important c’est vraiment qu’ils choisissent celles qui leur conviennent et qu’ils essaient de se les approprier. En leur ayant fait suivre une formation plus étalée, ils seront probablement plus capables d’identifier quelle(s) méthode(s) garder ou abandonner.
Pour finir, comment les étudiants peuvent-ils bénéficier au mieux de ce genre de formation selon vous ?
On constate que les étudiants après la formation sont très contents d’avoir tous ces nouveaux outils dans les mains. Or, s’il y a bien quelque chose qu’il est important de considérer, c’est que sans pratique ces outils ne sont pas magiques… Ils nécessitent un entraînement régulier pour être vraiment efficaces et nous savons que les étudiants en médecine ont très peu de temps pour les mettre en place pendant leur première année. Il est donc impératif qu’ils s’entraînent dès l’été qui précède leur entrée en première année afin d’être le plus opérationnel possible et pouvoir prendre de l’avance grâce à ces stratégies.
Aussi, nous le rappelons souvent à nos étudiants, le but est de maîtriser suffisamment les techniques de mémorisation pour pouvoir vraiment se les approprier et les “faire siennes”. Certes, c’est un investissement, mais qui en vaut la chandelle !
Pour plus d’informations sur le Centre Laennec Lyon : laennec-lyon.fr