Astuces et conseils pour développer sa mémoire en prépa HEC

Et si vous pouviez mémoriser plus vite et durablement tous vos cours ?

Dans cet article, je vais vous parler de mémorisation pour des étudiants en prépa Commerce ECG (même si les conseils peuvent largement être appliqués dans le cadre d’une prépa scientifique ou littéraire).

L’article s’inspire de la vidéo ci-dessous, réalisée avec Major prépa (major-prepa.com). Spécialiste des étudiants en prépa ECG, c’est la référence pour accompagner les étudiants dans leur choix d’orientation en prépa, jusqu’à la réussite de leurs concours. L’idée c’est d’apporter un maximum de valeur et contenus activables pour les étudiants qui sont en pleine préparation de ce concours exigeant.

 

Au programme de cet article :

1 / Y a-t-il des élèves avec une bonne et d’autres avec une mauvaise mémoire ?

  • Mon point de vue
  • Mon exemple perso avec le TOEIC

2 / Les 3 familles de méthodes à explorer

↪  L’attention

  • Les 2 types de distracteurs
  • Les 6 groupes de méthodes pour développer son attention
  • Le cas de la musique lorsqu’on travaille

↪ L’association

  • De quoi parle-t-on ?
  • Exemple 1 : Les mots et le vocabulaire
  • Exemple 2 : Une liste
  • Exemple 3 : Des dates
  • Exemple 4 : Une formule de maths

↪ La répétition

  • Relire ses cours est inutile
  • Quand doit-on revoir ses cours pour ne plus les oublier
  • Des outils à explorer (Anki, Agenda, …)

1 / Y a-t-il des élèves avec une bonne et d’autres avec une mauvaise mémoire ?

🔍 Mon point de vue

J’entends trop souvent cette croyance, comme quoi nous serions condamnés dès la naissance avec un « capital » mémoire. Évidemment qu’il existe sûrement une part innée, mais nous pouvons tous progresser.
Pour moi, il y a des personnes qui appliquent de bonnes méthodes et d’autres pas ! Parfois nous appliquons des méthodes inconsciemment. Ici c’est l’occasion de prendre de la hauteur et passer en revue les méthodes qui fonctionnent.

📝🌍 Mon exemple avec le TOEIC

Depuis tout petit, je déteste l’apprentissage par cœur, particulièrement en anglais où j’ai eu 8 au bac 😥. Et en école d’ingénieur, à mon premier TOEIC (Test of English for International Communication) j’ai eu…350/990. Après cette claque, je me suis mis à chercher des méthodes pour apprendre plus facilement du vocabulaire et j‘ai découvert les championnats du monde de mémoire !

Grâce aux méthodes que ces athlètes partageaient, j’ai appris des centaines de mots et validé mon TOEIC avec 820 points. Ce qui m’a permis de partir en Inde en échange universitaire. Par la suite, j’ai participé à des compétitions de mémorisation et je suis même devenu champion de France en 2015, vice-champion en 2017 et vice-champion du monde avec l’équipe de France en 2018 !
Depuis 2009, où j’ai commencé cette exploration, voici une synthèse des méthodes qui me semblent les plus utiles pour un élève en Prépa Commerce.

2 / Les 3 familles de méthodes pour améliorer sa mémoire

L’objectif quand on apprend ses cours, c’est de mémoriser à long terme, au moins jusqu’aux concours. Voici un schéma qui modélise bien le processus de mémorisation ainsi que les 3 leviers indispensables pour passer de la mémorisation à court terme au long terme.

 

On peut catégoriser ces méthodes en 3 grandes familles :

  1. Stimuler l’attention pour mémoriser à court terme
  2. Créer une association pour encoder dans la mémoire à long terme
  3. Mieux répéter pour ne plus oublier

1️⃣ L’importance de l’attention

Pour maîtriser son attention, il faut déjà comprendre comment nous pouvons être déconcentrés.

Il n’existe que 2 types de distracteurs :

  • Les distracteurs externes (les bruits de l’environnement)
  • Les distracteurs internes (nos pensées)

De là en découlent 6 sous-familles pour « muscler » 💪🏻 votre attention :

  1. Couper les distracteurs externes (éteindre son téléphone, travailler à la BU, ranger son bureau)
  2. Être actif (prendre des notes, poser des questions, surligner, faire une fiche de synthèse)
  3. Être calme et réguler ses émotions (faire du sport, travailler sa respiration, méditation, cohérence cardiaque)
  4. Vider sa charge mentale (to do list, les parents qui gèrent les repas ou le linge)
  5. Être en forme (bonne alimentation, sommeil, s’hydrater)
  6. Muscler son endurance (travailler régulièrement, fractionner avec la méthode POMODORO)

Le cas de la musique :

Très bon pour ne plus entendre son voisin…qui parle trop fort. Mais attention à ce qu’elle ne devienne pas aussi un distracteur avec des souvenirs parasites ! Jean-Philippe Lachaux a évoqué à plusieurs reprises l’impact de la musique ou des activités secondaires sur la concentration et l’apprentissage. Il explique que l’attention est une ressource limitée, et le fait d’écouter de la musique ou d’accomplir une tâche parallèle pendant un apprentissage peut diminuer la capacité disponible pour se concentrer pleinement sur la tâche principale, surtout si cette dernière demande une attention soutenue. A ce sujet, je vous invite à lire son ouvrage “Le Cerveau attentif”.

Si vous souhaitez travailler en écoutant de la musique, pensez à sélectionner des playlists instrumentales plutôt qu’avec des paroles.

 

2️⃣ L’association

Associer c’est permettre à l’information de passer dans notre mémoire à long terme. Pour cela, nous avons besoin de donner du sens. Soit de manière logique en comprenant en finesse les concepts soit de manière loufoque lorsqu’on n’a pas encore accès à la logique. Pour mieux comprendre cette subtilité, voici 4 exemples concrets.

 

Exemple 1 – Les paires d’information (vocabulaire, etc.)

Pour retenir que Yamoussoukro est la capitale de la Côte d’Ivoire, j’invente une histoire en images.

J’associe un éléphant à la côte d’Ivoire (l’emblème de la Côte d’Ivoire) et Yamoussoukro phonétiquement ça me fait penser à “y a de la mousse dans la Kro” (la bière Kronenbourg). J’imagine donc un éléphant qui boit une bière Kro qui fait de la mousse.

Pour retenir du vocabulaire en langue étrangère, par exemple en albanais : të dua = je t’aime. Une maman (pour “je t’aime“) et të dua, se prononce comme “deux doigts“.

Imaginez que vous caressez la joue de votre maman avec deux doigts en lui disant je t’aime.

 

Exemple 2 – Les listes

Pour une petite liste, comme les 6 pays fondateurs de l’Union Européenne, vous pouvez faire une histoire.

J’imagine un français avec sa baguette (France) qui commande une saucisse (Allemagne) et des frites (Belgique) au restaurant. Après avoir bien mangé, il met ses bottes (Italie) [la carte de l’Italie a la forme d’une grande botte] car il pleut, il va visiter un moulin (Pays-Bas), ce n’est pas du luxe (Luxembourg).

Pour une petite liste comme les pays frontaliers de la France, on peut faire une concaténation voire même un acronyme.

ISABELAM : Italie, Suisse, Allemagne, Belgique, Espagne, Luxembourg, Andorre, Monaco.

Pour les grandes listes, comme les 17 objectifs de développement durable de l’ONU, on peut utiliser la méthode du palais mental 👉🏻 Lire article.

Exemple 3 – Les dates

→ Pour retenir que 1957 est l’année de la création de la Communauté Économique Européenne (CEE).

J’imagine un match de ping-pong/tennis en 5 sets entre un français et allemand.

Ou faire évoluer votre précédente histoire :

Après un match de ping-pong un peu long en cinq sets (1957), un français commande une saucisse au restaurant.

→ Autre exemple, en 1991 a eu lieu l’opération militaire “Tempête du désert” (pour mettre fin à l’occupation du Koweït par l’Irak). 1991 est un nombre palindrome (il peut se lire de gauche à droite ou de droite à gauche) comme Kayak.

J’imagine un militaire dans un kayak qui glisse sur le désert.

→ Dernier exemple, le sacre de Cléôpatre a eu lieu en -51.

J’imagine une femme avec un long nez en train de boire un pastis 51 (très frais) pour fêter son sacre.

 

Exemple 4 – Les formules de maths

Pour les formules mathématiques, je vous conseille dans un premier temps de bien les comprendre. En effet, une formule de maths, reste une traduction d’un mécanisme, d’une définition de la langue française à la langue mathématique.
En comprenant, on arrive normalement à retrouver 60 à 90 % de la formule. Puis avec de la pratique, on affine un peu plus les formules.

Si ça ne rentre toujours pas, on peut ajouter des associations loufoques. Par exemple, si vous n’arrivez jamais à vous souvenir si c’est multiplié ou divisé par racine de 2, imaginez soit une racine en sous-sol soit une racine en hauteur.

 

3️⃣ La répétition

S’entraîner sur un cours est primordial pour ne pas l’oublier. Par contre, il existe de bonnes pratiques à respecter.

🔴 Relire ses cours est inutile

La croyance «populaire » consiste à dire que c’est bien de relire son cours pour ne pas l’oublier. Idéalement le soir avant de se coucher. Pourtant c’est le meilleur moyen pour échouer ! Pourquoi ?
Relire est une activité à faible intensité cognitive. Vous allez vous engouffrer dans un biais de confirmation et relire uniquement les parties connues. Alors que votre but, c’est bien d’aller plus loin. Donc faites attention, lorsqu’on relit on a l’impression d’avancer, c’est pourtant une très mauvaise idée.

À la place il est préférable de toujours :

  1. Commencer par se tester
  2. Se corriger en relisant

Rien ne sert de réviser ce qu’on connaît déjà. Cette première phase de test sera plus ou moins facile et c’est normal.

Vous pouvez choisir entre plusieurs modalités :

La feuille blanche : avec le titre comme seul indice, votre mission est de restituer tout le cours ! Plutôt difficile, mais redoutable d’efficacité.
Le sommaire : vous prenez le plan du cours et cherchez à reconstruire de tête ou sur une feuille/tableau l’ensemble des connaissances qui sont à la suite des titres.
Les questions : si vous avez pris le temps de construire des questions en amont, il ne vous reste plus qu’à le lire et cherchez les réponses.
Les exercices : une variante des questions, vous prenez les exercices qu’on vous donne en cours et vous vous entraînez à les refaire.
Les quiz en sous-groupe : autre variante des questions, vous pouvez par équipe de 2, alterner un temps où vous posez des questions et un temps où vous répondez aux questions de votre ami.

🟢 Quand revoir ses cours pour ne plus les oublier

Maintenant que vous savez comment réviser, il est important de traiter la question du quand ?

Le but c’est bien de ne plus oublier ce qu’on a mis dans sa mémoire à long terme.

Pour lutter contre l’oubli, le principe de base, c’est de faire des « révisions espacées » 👉🏻 en savoir plus, c’est-à-dire revoir les informations apprises à des intervalles de moins en moins fréquents.

En médecine, on utilise la méthode des J. Cela consiste à revoir un cours selon le planning suivant :

  • J0 : le jour même de la découverte du cours (ex : en amphi)
  • J1 : le lendemain
  • J3 : trois jours après la découverte
  • J7 : la semaine d’après
  • J14 : 2 semaines après
  • J30 : un mois après

Lors du concours de Médecine, les étudiants n’ont pas le même quotidien que d’autres étudiants. En général, ils ont cours le matin et les après-midi sont dédiés au travail personnel.
Ce qui n’est clairement pas le cas d’un étudiant en Prépa où les cours s’enchaînent fréquemment jusqu’à 18h. Il ne reste que 2 à 4h de travail personnel possible au max.

Je vous conseille de respecter au minimum les J0, c’est-à-dire revoir les cours du jour, le soir, et si possible de faire les J1. Les J3, J7 voire J15 seront positionnés les week-ends.

Par contre l’avantage avec Médecine, c’est que vous avez des « vacances »…Des périodes sans nouveaux cours. Ces périodes devront être utilisées pour faire des révisions plus longues. Comme J15, J30 …Ce sera aussi l’occasion de revoir les points que vous n’avez pas eu le temps d’approfondir.

🛠 Des outils à explorer

Vous l’avez compris, la vraie difficulté des révisions, c’est l’organisation.

Pour ce faire, je vous recommande 2 outils :

1. Un logiciel de Flashcards comme Anki. C’est un système de questions-réponses qui intègre un algorithme qui vous dira quel est le bon moment pour réviser. Je vous conseille la super vidéo de Major Prépa sur le sujet 👇

 

2. L’utilisation d’un agenda, de type semainier (ex: Google Agenda), pour vos révisions en cours (J0 à J7) plus une feuille de route pour penser aux révisions plus anciennes.

J’ai à ce sujet un petit guide/tuto gratuit pour vous montrer comment utiliser une feuille de route au format Excel ICI.

3 / Conclusion

J’espère vous avoir fait prendre conscience que mémoriser était une compétence qui pouvait s’entraîner. En ciblant des stratégies qui visent :

  1. L’attention active
  2. Les associations logiques ou ludiques
  3. Des répétitions de la bonne manière et au bon moment.

En apprenant à apprendre, vous améliorerez votre efficience en Prépa et votre plaisir d’apprendre durant ces 2 années très exigeantes.


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