La mémoire épisodique ou la mémoire des événements
Découvrez le plus grand classeur du monde … Voyageons dans vos souvenirs par date, par lieu, par personne, avec la mémoire épisodique.
Si par un soir d’hiver vous vous trouvez confortablement blotti dans votre lit en vous remémorant (avec une pointe de nostalgie) vos dernières vacances d’été à la plage, vous faites là fonctionner votre mémoire épisodique. De même que si, dans l’instant qui suit, vous décidez de vous emparer de votre smartphone en vous imaginant déjà partir et profiter d’une destination aux températures plus agréables.
Qu’est-ce que la mémoire épisodique ? Quelles sont ses différentes définitions et classifications ? Comment fonctionne-t-elle ? Et quelles sont les bonnes techniques pour l’améliorer ? Entre passé et futur, découvrez les spécificités d’une forme de mémoire pas vraiment comme les autres.
Définition de la mémoire épisodique
Que ce soit pour se souvenir d’un épisode spécifique de sa vie ou se projeter dans le futur, la mémoire épisodique a recours aux mêmes circuits cérébraux (situés dans l’hippocampe et dans la face interne des lobes temporaux). En effet, elle est non seulement connue pour sa faculté à enregistrer des informations factuelles et contextuelles, mais aussi pour sa capacité à nous permettre “de voyager mentalement dans le temps et l’espace”.
Ainsi, notre mémoire épisodique représente une composante particulière de notre système cérébral qui nous permet de nous projeter mentalement :
- aussi bien dans des souvenirs précis d’épisodes passés,
- que dans notre imagination au sujet d’événements futurs.
On la considère comme une mémoire explicite, c’est-à-dire consciente. Avec la mémoire sémantique (mémoire des faits, des mots et des concepts théoriques), elle fait partie des cinq grands types de mémoire à l’œuvre chez l’être humain. L’un comme l’autre sont deux systèmes de représentation conscients capables de s’exprimer dans la durée et de conduire à une mémoire à long terme, c’est tout l’inverse de la mémoire immédiate.
Cependant, la mémoire épisodique dispose également de plusieurs caractéristiques qui la distingue à la fois de la mémoire sémantique et des autres types de mémoire. Ce qui la rend vraiment particulière.
Les remèdes pour améliorer sa mémoire immédiate
En psychologie cognitive, la mémoire épisodique désigne le processus par lequel nous parvenons à nous souvenir des événements vécus avec leur contexte (date, lieu, état émotionnel). Elle constitue une forme de mémoire spécifique qui se différencie assez fortement des autres formes de mémoire, car elle contribue à construire l’histoire personnelle d’un individu.
Exemple de souvenir avec la mémoire épisodique
Les souvenirs qui font appel à la mémoire épisodique sont similaires à ceux qui vous viennent à l’esprit lorsqu’on vous demande d’évoquer des événements précis qui se sont déroulés au cours des derniers mois. Par exemple : vos dernières vacances à la plage, l’été dernier.
Mais ce type de mémoire nous permet également de nous rappeler d’événements passés plus proches, comme un film vu il y a une semaine, le chapitre en cours d’apprentissage dans une discipline scolaire particulière, ce que l’on a mangé la veille, etc.
De même que le jour de votre mariage, une sortie scolaire, ou une expérience marquante de votre vie (notamment lors d’un choc émotionnel), sont d’autres exemples de souvenirs qui utilisent la mémoire épisodique.
La mémoire épisodique, maîtresse de la création des souvenirs
La mémoire épisodique est par nature une mémoire autobiographique dans la mesure où les événements vécus nous sont rappelés à partir de notre propre point de vue.
En même temps que sont enregistrés les détails d’un épisode de vie (lieu, date, ambiance sonore, etc), l’individu mémorise l’état émotionnel dans lequel il se trouvait à ce moment précis. Ces souvenirs sont créés automatiquement, sans qu’aucune intervention consciente ne soit nécessaire. En revanche, ils peuvent être modifiés par un effort de raisonnement et leur répétition permet d’augmenter la quantité d’informations stockées (en particulier les détails liés à une expérience).
La mémoire épisodique a pour rôle l’encodage, le stockage et la récupération (ou le rappel) des informations personnellement vécues qui évoluent dans un contexte d’apprentissage temporel, spatial et émotionnel particulier. Ces 3 étapes sont essentielles à la création des souvenirs.
Encodage du souvenir
L’encodage consiste à enregistrer les nouvelles informations en provenance de nos sens (voir aussi mémoire auditive). Plus cette première étape de la constitution d’un souvenir est travaillée, meilleurs seront les processus suivants (consolidation et récupération). C’est également à ce niveau que l’attention ainsi que les prédispositions émotionnelles contribuent à opérer une sélection des informations selon nos motivations.
Consolidation et stockage du souvenir
Une fois l’information encodée, le stockage permet de la ranger, de la conserver plus ou moins durablement en vue de la réactiver en cas de besoin. On appelle le processus de consolidation le transfert des informations de la mémoire à court terme (ou mémoire de travail) vers la mémoire à long terme.
Récupération et association du souvenir
Enfin, la récupération (ou le rappel) correspond à la recherche mentale qui permet de ramener un souvenir à la conscience. Il arrive parfois que cette étape soit bloquée par ce que l’on appelle communément un “trou de mémoire” ou le phénomène du “mot sur le bout de la langue”…
La récupération d’un souvenir épisodique peut s’opérer grâce une information disponible dans la situation présente (un indice, un rappel, une reconnaissance, une ressemblance, etc.) qui par association permet de le restituer.
En savoir plus sur comment fonctionne notre mémoire ?
La division de la mémoire épisodique par Shimamura et Squire
Les chercheurs Shimamura et Squire (1987) proposent de diviser la mémoire épisodique en 2 catégories :
Mémoire factuelle et mémoire contextuelle
Un souvenir épisodique est d’abord constitué d’informations factuelles, traitées plus profondément et encodées de manière intentionnelle. Il est également composé d’éléments contextuels : ces informations nous permettent en quelque sorte de revivre un événement de manière consciente tout en accédant aux données factuelles qui lui sont propres.
Ainsi, la mémoire factuelle et la mémoire contextuelle sont intimement liées. Si des difficultés d’encodage et/ou de récupération se manifestent chez l’un, cela entraînera inéluctablement le déclin de l’autre et en définitive, la disparition du souvenir épisodique dans son ensemble.
Mémoire épisodique VS mémoire sémantique
En tant que sous-catégorie de la mémoire à long terme, la mémoire épisodique est cependant à distinguer de la mémoire sémantique qui correspond à la mémoire des connaissances et des concepts (les sept jours de la semaine par exemple).
En effet, alors que la mémoire épisodique englobe le souvenir des événements (factuels) et de leur contexte, la mémoire sémantique elle, ne mémorise que les faits généraux tel que l’apprentissage du langage, de la géographie ou des connaissances de culture générale.
Cette distinction a été introduite pour la première fois en 1972 par le psychologue canadien Endel Tulving. Son ouvrage intitulé Organization of Memory, y consacre un chapitre entier nommé Episodic and semantic memory à l’intérieur duquel il différencie la mémoire épisodique des autres sortes d’apprentissages et de mémoire à l’œuvre chez l’être humain.
Prenons un exemple souvent cité par Tulving lui-même : nous utilisons notre mémoire sémantique lorsque nous disons que Paris est la capitale de la France, et notre mémoire épisodique lorsque nous nous rappelons notre voyage à Paris.
Néanmoins, mémoire épisodique et mémoire sémantique peuvent à terme se rejoindre. En effet, il existe une transition progressive des souvenirs épisodiques vers la mémoire sémantique. À ce stade, la mémoire épisodique atténue sa sensibilité vis-à-vis d’un événement particulier afin de procéder à une généralisation de l’information (en la regroupant avec d’autres données stockées de caractéristiques semblables).
Il faut aussi distinguer la mémoire épisodique de la mémoire perceptive, la mémoire perceptive est basée sur les sensations, le sens (odeur, goût etc.) tandis que la mémoire épisodique est basée sur les dates, les lieux, les personnes, bref les éléments communs.
Troubles et déficience de la mémoire épisodique
Une personne qui présente des troubles ou un déficit de la mémoire épisodique a des difficultés à enregistrer une information, à la stocker et à la restituer. Les performances de cette forme de mémoire peuvent décliner pour de multiples raisons, nous pouvons les regrouper en 2 catégories distinctes :
- Les causes non maladives “naturelles” : la sous-stimulation de notre mémoire épisodique peut engendrer une baisse significative de ces capacités. Ainsi, il est courant de voir les détails liés à un épisode de vie particulier s’estomper au fur et à mesure que le temps passe. Les personnes âgées ont en général une moins bonne mémoire épisodique comparé aux plus jeunes. Une des raisons est que le sommeil en phase lente, bénéfique pour la consolidation de la mémoire épisodique, est plus court chez les personnes âgées.
- Les causes maladives et accidentelles : des amnésies, pertes temporaires ou définitives de la mémoire épisodique peuvent survenir suite à des accidents (traumatisme crânien et AVC) ou diverses maladies notamment neurodégénératives, comme les démences dont fait partie la célèbre maladie d’Alzheimer.
Comment booster sa mémoire épisodique ?
La mémoire épisodique est soumise aux vicissitudes de l’oubli, de la subjectivité, de la tonalité affective, etc. Mais tout comme les autres types de mémoire à l’œuvre chez les êtres humains, elle peut être boostée à l’aide de techniques inspirées des méthodes pour booster sa mémoire utilisées par les champions de mémoire.
Ces astuces, à la fois efficaces et faciles à mettre en œuvre permettent notamment de renforcer un souvenir épisodique en l’associant à quelque chose de connu.
Les performances de la mémoire épisodique dépendent pour beaucoup de notre activité cérébrale au moment déterminant de l’encodage. La méthode du SAC (Sélection Association Connexion) est une stratégie de mémorisation particulièrement adaptée dans ce cas. Car si elle est mise en place dès la phase d’encodage, alors elle vous permettra par la suite (lors des phases de récupération), de retrouver plus facilement le contexte d’acquisition d’un souvenir épisodique grâce à des repères et des indices personnels facilement mobilisables à tout moment. De cette manière, les détails liés à cet événement (l’adresse du lieu, le nom des protagonistes, sa date, etc.) vous resteront en mémoire plus longtemps.
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