Les 4 piliers de l’apprentissage
Les progrès des neurosciences permettent de comprendre autrement les apprentissages. Des questions qui se posent aussi bien avec les enfants que chez les adultes.
Quelles sont les clés pour un apprentissage efficace ? Pour les neurosciences, il existe 4 piliers que sont l’attention, l’engagement actif, le retour d’information et la consolidation.
Nous savons qu’il existe plusieurs types de mémoire :
- la mémoire de travail (à court terme) qui nous permet de manipuler des informations pour les traiter comme par exemple quand on essaie de retenir un n° de tél.
- la mémoire sémantique (à long terme) : connaissances sur le monde et les mots, connaissances décontextualisées.
- la mémoire procédurale : acquisition de procédures, motrices ou cognitives comme par exemple faire du vélo.
- la mémoire procédurale et implicite : une fois qu’une procédure est maîtrisée comme par exemple faire ses lacets, faire le café, etc.
- la mémoire épisodique : mémoire à long terme des événements associés à leur contexte d’apprentissage. Se rappeler de ce que l’on a fait hier, du film que l’on a vu, de ce qu’on a mangé à midi, etc.
Notre mémoire évolue tout au long de notre vie, elle augmente de l’enfance à l’adolescence, puis diminue au cours du vieillissement.
Plus précisément, la mémoire sémantique augmente, celle de travail et épisodique chutent, la mémoire implicite procédurale ne bouge pas (car à tout âge on bénéficie de la répétition pour apprendre).
Comment se développe la mémoire ?
Grâce à la maturation corticale, la matière blanche augmente de l’enfance à l’âge adulte. Le cortex préfrontal arrive à maturité entre 20 et 25 ans, ainsi notre mémoire fonctionne mieux après maturité. Les neurones diminuent (matière grise) mais les connexions augmentent, et sont de plus en plus efficaces !
Selon Stanislas Dehaene, psychologue spécialisé en neuropsychologie et chercheur en neurosciences cognitives, l’apprentissage repose sur 4 piliers : l’attention, l’engagement actif, le retour d’information, la consolidation.
L’ATTENTION
En sciences cognitives, on appelle “attention” l’ensemble des mécanismes par lesquels notre cerveau sélectionne une information, l’amplifie, la canalise et l’approfondit.
Les animaux déploient des circuits attentionnels très proches des nôtres ! Le chien qui oriente ses oreilles, la souris qui se fige à l’écoute d’un bruit.
Être attentif, c’est donc sélectionner et prendre le risque d’être aveugle à d’autres stimulations ! Connaissez-vous l’expérience du gorille invisible ?
Dans l’apprentissage, si on ne comprend pas à quoi on doit faire attention, on ne verra pas l’information, et on ne pourra pas apprendre ce qu’on ne voit pas.
L’ENGAGEMENT ACTIF
Apprendre efficacement, c’est refuser la passivité, s’engager, explorer avec curiosité, générer activement des hypothèses et les mettre à l’épreuve !
La recherche pédagogique indique que le cours magistral, où l’esprit des enfants peut vagabonder, est moins efficace que ne le sont les pédagogies actives, qui sollicitent l’engagement de l’enfant.
Des expériences d’apprentissage ont été menées sur des enfants et il en ressort que la condition d’apprentissage avec le moins d’études mais le plus de tests est celle qui a obtenu les meilleurs résultats.
LE RETOUR D’INFORMATION (FEEDBACK)
Comme les Shadocks nous l’ont souvent répété avec humour, plus ça rate et plus on a de chances que ça marche !
Pour progresser, on commence par échouer à condition d’avoir un feedback qui nous indique la bonne voie. Le statut pédagogique de l’erreur est à prendre en compte.
Les concepteurs de jeux vidéos ont bien compris le principe en nous laissant rejouer le même niveau plusieurs fois pour nous permettre d’apprendre de nos erreurs et ainsi progresser.
Se tester régulièrement est donc une des clés pour un apprentissage efficace.
On vous en parle régulièrement pendant nos formations, l’importance de la révision espacée et de la régularité !
Mieux vaut répartir les leçons dans le temps que de tout apprendre d’un bloc. Mieux vaut 15mn de travail tous les jours que 2h concentrées sur une seule journée.
Le psychologue américain Hal Pashler et ses collègues ont montré que l’intervalle optimal dépend de la durée de rétention en mémoire que l’on souhaite obtenir :
- besoin de se souvenir d’une information pendant quelques jours ou quelques semaines ? ⇒ L’idéal est de la réviser tous les jours.
- besoin de se souvenir d’une information pendant plusieurs mois ou plusieurs années ? ⇒ L’idéal est d’allonger l’intervalle de révision en proportion. On commence avec des leçons tous les jours, puis une révision au bout d’une semaine, un mois, un an…
LA CONSOLIDATION
Quand nous découvrons un sujet à apprendre, nous explorons et réfléchissons consciemment (des connexions neuronales se créent). Lorsque nous l’avons compris et acquis, l’inconscient peut prendre le relai. C’est comme apprendre à rouler à vélo sans les petites roulettes.
Pour parvenir à ce stade inconscient, nous devons répéter à intervalle régulier (les gestes, les connaissances,…) afin que la mémoire soit « gravée » (les connexions neuronales se renforcent).
Le sommeil joue un rôle essentiel dans la consolidation.
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