Bonjour à tous !
Aujourd’hui je m’attaque à une question plutôt cruciale pour notre méthode. Beaucoup de gens se la posent et elle est tout à fait légitime. Dans un monde où l’information externalisée devient chaque jour un peu plus facile d’accès, est-ce vraiment utile d’apprendre à mémoriser ? N’est-il pas plus pertinent d’apprendre à trouver les informations ?
Alors, vous vous en doutez, j’ai un parti pris sur le sujet, sinon je ne serais pas là pour vous en parler à l’heure qu’il est…
De la mémoire au répertoire numérique…
Maintenant, laissez-moi vous expliquer pourquoi je pense qu’il faut savoir utiliser sa mémoire dans notre monde.
J’aimerais commencer par vous raconter une petite anecdote qui illustre bien à quel point le monde a évolué ces dernières années. Mon père me racontait il y a peu, qu’au début de sa carrière professionnelle, il connaissait une centaine de numéros de téléphone par cœur alors que maintenant il ne lui en reste plus que quatre ou cinq.
En effet, à l’époque les répertoires numériques n’existaient pas et le temps qu’il fallait consacrer à retrouver un numéro de téléphone pouvait se révéler très long. Il fallait trouver son répertoire papier (et donc toujours l’avoir avec soi) puis rechercher à l’intérieur le numéro de la personne que l’on voulait joindre et enfin taper ce numéro entièrement. Aujourd’hui, en un ou deux clics on peut appeler n’importe qui ou presque.
Enjeux et répétition
Deux facteurs ont donc changé et permettent d’expliquer pourquoi nous ne retenons plus autant de numéros que le faisaient nos parents dans leur jeunesse.
Tout d’abord, l’enjeu n’est pas le même. Avant, connaître un numéro par cœur permettait d’économiser du temps et de ne pas risquer d’être bloqué si jamais on n’avait pas son répertoire avec soi.
L’autre facteur important, c’est la répétition. Nos parents ne pouvaient pas utiliser les numéros pré-enregistrés. Ils devaient taper le numéro entièrement chaque fois qu’ils le composaient si bien qu’au bout d’un certain temps, ils finissaient par le connaître par cœur.
De nos jours, comme la plupart des gens, vous n’avez plus besoin ou envie de mémoriser ces numéros sauf peut-être un ou deux afin de ne pas être totalement dépendant de vos téléphones. C’est toujours plus confortable de connaître un ou deux numéros d’urgence en cas d’oubli, de perte ou de vol.
Voici donc deux premières questions sur lesquelles je vous invite à réfléchir : voulez-vous dépendre des disques durs, téléphones… ? N’y a-t-il pas certaines connaissances indispensables en cas d’urgence qu’il est préférable de maîtriser ?
Ce que je veux mémoriser VS ce que je dois mémoriser
Cela ouvre la notion de ce que l’on veut et de ce que l’on doit mémoriser. On peut donc se poser deux questions clés avant de retenir quelque chose :
– Est-ce que cette information est importante ?
– Et si oui, est-ce que j’ai besoin de la faire rentrer dans mon cerveau ou est-ce que je peux simplement l’externaliser ?
Techniquement, nous pouvons tout faire rentrer dans notre cerveau. En revanche cela a un coût qui est le temps. C’est pourquoi nous devons trouver le bon compromis entre les informations que nous allons mémoriser et celles que nous allons externaliser. Tout dépendra de l’enjeu que nous avons au quotidien.
Personnellement, j’ai tendance à préférer externaliser les informations périssables : agendas, to do list… En revanche, je vais faire en sorte de retenir des informations plus durables comme le nom des personnes, leur métier, du vocabulaire dans une autre langue…
Deux exemples pour mieux comprendre
J’aimerais vous donner deux exemples que nous avons vus en entreprise pour illustrer quel type d’informations je considère comme importantes à retenir.
Le premier c’est celui d’un client qui devait former ses nouveaux collaborateurs. Dans son métier, il y a tout un vocabulaire nouveau à maîtriser, plus de 500 trigrammes, acronymes… Cela représente quasiment une nouvelle langue que les nouveaux employés mettent en général six mois à apprendre. Or, avec la méthode que nous leur avons enseignée, ils ont réussi à tout retenir en deux à huit semaines selon les personnes. Ainsi, dans ce cas-là, la connaissance d’une bonne stratégie de mémorisation leur a permis de gagner un temps considérable.
Le deuxième exemple concerne un client qui avait besoin de faire connaître à ses équipes les influenceurs et les prescripteurs clés de son marché, en l’occurrence près d’une centaine de médecins et de chercheurs. Cet exercice de mémorisation se révélait très fastidieux sans utiliser de méthode alors qu’avec les bonnes stratégies c’était réalisable en moins d’un mois. C’est le défi que nous l’avons aidé à accomplir. La maîtrise de cet écosystème leur a permis d’être plus créatif mais aussi de savoir faire appel aux bonnes personnes au bon moment, de retenir plus facilement les nouvelles parutions scientifiques du milieu et donc de gagner beaucoup de temps.
Je ne vous ferai pas une liste d’exemples concernant les étudiants car il est évident que la maîtrise des notions clés d’un cours leur apportera une meilleure compréhension ainsi qu’une meilleure capacité à le mémoriser par la suite.
Quid de tous les bénéfices personnels ?
Maintenant, j’aimerais m’attarder avec vous quelques temps sur les bénéfices personnels que peut apporter l’entraînement aux stratégies de mémorisation.
Tout d’abord, augmenter vos capacités à retenir des informations vous permettra de gagner en confiance en vous. Vous allez découvrir que vous n’avez pas de problème de santé lié à votre mauvaise mémoire. Si vous aviez une mauvaise mémoire c’est simplement parce que vous ne maîtrisiez pas les clés de votre cerveau, à savoir l’attention, l’association et la répétition.
Ensuite, vous allez améliorer votre créativité. Cela doit vous surprendre si vous ne connaissez pas encore les méthodes, et pourtant vous verrez qu’elle sera boostée lorsque vous commencerez à travailler votre mémoire. Je me rappelle un consultant en activité qui était venu me voir après une conférence pour me dire « C’est incroyable ce que vous faites, il y a des liens que je n’imaginais pas avec la créativité et que je transmets en entreprise ». En effet, vous constaterez par vous-même que le fait de devoir trouver des associations rationnelles ou irrationnelles fait partie de l’entraînement à la mémorisation. Et, plus vous allez mémoriser d’informations, plus vous allez réaliser des associations entre des domaines complètement différents ce qui va vous permettre d’innover et d’être plus créatif.
Enfin, le dernier bénéfice d’une amélioration de vos capacités de mémorisation est une augmentation de votre sérénité au travail, que ce soit seul ou en équipe. Lorsque nous comprenons comment fonctionne notre processus de mémorisation, nous apprenons à ne plus nous dévaloriser sur notre non-rétention d’information. Si à un moment nous n’arrivons pas à retenir quelque chose, nous pouvons identifier facilement les étapes manquantes du processus et les corriger. De plus, quand nous travaillons en équipe, nous sommes mieux capables d’intégrer les besoins de notre cerveau et de celui des autres. Par exemple, j’ai des personnes qui me racontent parfois avoir des réunions qui peuvent durer huit heures avec seulement une pause pour le déjeuner. Pour quelqu’un qui connaît bien le cerveau humain et ses besoins, il est évident que peu importe le contenu, le format est stressant et peu efficient. En avoir conscience pourra permettre d’augmenter le bien-être de son équipe de travail et ainsi son efficacité.
Voilà pour aujourd’hui ! J’espère sincèrement vous avoir convaincu que stocker des informations sur des ordinateurs ou autres objets électroniques c’est bien mais, comme les antibiotiques, ça ne doit pas être automatique 😉
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