Mémoriser des visages et des noms (partie 2/3)

Cet article fait partie d’un guide complet en 3 parties : 


Comment retenir les noms et visages des personnes que vous rencontrez ?

  • Vous êtes enseignant ou formateur et vous devez retenir rapidement le visage de vos élèves et stagiaires.
  • Vous avez l’habitude de rencontrer beaucoup de monde dans les événements « réseaux », mais vous êtes mal à l’aise lorsque vous ne retrouvez pas les noms de vos interlocuteurs
  • Ou tout simplement vous en avez marre d’être mauvais à ce jeu de mémorisation 😅

Dans cette seconde partie, nous allons découvrir la méthode des athlètes de la mémoire et voir comment nous allons pouvoir les appliquer à notre quotidien.

Si vous n’avez pas lu la première partie, ça peut être une bonne idée d’aller y faire un tour (lire la partie 1). J’y mentionne le paradoxe boulanger/Boulanger et l’importance de sensorialiser les noms pour les retenir.

La méthode basique permet de retenir facilement entre 3 et 7 noms. Si l’on veut aller plus vite et en mémoriser plus, cette partie est faite pour vous.

Voici les thèmes que je vais aborder dans cette seconde partie :

  • Une méthode complète pour mémoriser plus de 7 noms de personnes
  • Questions fréquentes :
      • Je n’ai pas le temps de faire toutes ces histoires !
      • Ce n’est pas très gentil de penser à un animal lorsqu’on rencontre quelqu’un…
      • Je n’y arrive pas avec ta méthode !
      • Comment faire pour aller vite ? Je suis trop lent…
      • Inutile de retenir les prénoms, j’utilise un surnom
  • Mise en pratique mémorisation de visages/prénoms

Méthodes avancées pour plus de 7 personnes

Si vous avez besoin de mémoriser plus de 5 à 7 personnes, il va falloir passer à un autre niveau en incluant la phase 1 et 3 de notre exemple donné dans la partie 1 du guide.

Rappel du processus global :

  1. Observation : la personne ressemble à ma tante et elle porte le même t-shirt qu’elle !
  2. Association du prénom : Jeanne, c’est le prénom de ma tante
  3. Lien entre les éléments : j’imagine ma tante avec ce t-shirt, ça tombe bien, je l’ai vue la semaine dernière avec ce même t-shirt.

Dans cet exemple, nous avons eu un gros coup de chance. Voyons ensemble comment rendre le processus généralisable.

Dans la première partie, nous avions vu que pour un nombre limité de nouvelles personnes (5-7 max), nous pouvions nous contenter de la phase 2 (associer le prénom). Car nous pouvons nous reposer sur notre mémoire à court terme.

Sachez que la méthode qui va suivre peut être plus ou moins facile en fonction des personnes. L’entraînement vous permettra de fluidifier le tout.

C’est parti !

◼ Phase 1 : l’observation

Nous allons devoir mettre plus d’énergie sur l’observation des personnes que nous rencontrons pour pouvoir donner le bon prénom à la bonne personne.
Cette observation peut avoir deux chemins : la logique et le loufoque.

  • Observations logiques :
    • Vous connaissez quelqu’un qui lui ressemble, famille, amis, célébrité …
    • Un accessoire : lunettes, chapeau, bandeau … (problème lorsque la personne change d’accessoire le lendemain)
    • Un trait physique : couleur des yeux ou de peau, type/couleur de cheveux, forme des oreilles … (problème si plusieurs personnes ont le même trait physique)
  • Observations loufoques :
    • La personne vous évoque un stéréotype d’un métier (banquier, informaticien, enseignant …)
    • La personne vous fait penser à un animal ou un légume
    • Vous amplifiez un détail de son visage pour en faire une caricature (gros nez de sorcière, grande oreille pour Dumbo …)

À la lecture des observations loufoques, vous l’avez compris qu’il est fortement déconseillé de la partager à notre interlocuteur 😅

Passons à une petite mise en pratique. À quoi pensez-vous lorsque vous voyez ces visages ?

Évidemment, vous prendrez un seul exemple pour chaque visage. Puis nous passerons à la phase 2.

◼ Phase 2 : associer le prénom

Nous avons déjà développé cette phase dans la partie 1 (méthode pour moins de 5-7 personnes). Je serai donc succinct.

Admettons que nous ayons les deux prénoms suivants : Angélique et Arthur.

Angélique : on peut imaginer un ange, une personne qui prie l’angélus, une connaissance qui porte ce nom.
Arthur : le roi Arthur, les chevaliers de la table ronde, les minimoys.

◼ Phase 3 : créer un lien entre les deux éléments

Maintenant que vous avez une représentation pour chacun des deux éléments à mémoriser, il ne vous reste plus qu’à créer un lien entre eux.
Ce lien sera une histoire la plus sensorielle et personnelle possible.

Pour la première personne, je vais imaginer qu’elle fait plein de bisous à l’ange. Bisous qui restent collés sur le visage et l’habit de l’ange. En même temps, elle a raison, cet ange est tellement mignon…

Pour le second, j’imagine Nelson Monfort qui est en train de commenter un match de chevaliers autour d’une table ronde. J’amplifie la voix si singulière du commentateur dans ma saynète.

Vous l’avez compris, ce n’est pas rapide au début de bien construire un chemin mnésique avec ces histoires. Mais avec la pratique, ça va venir !

 

Questions fréquentes

 ◼ Je n’ai pas le temps de faire toutes ces histoires !

Effectivement au début ce n’est pas rapide de trouver et créer des histoires. C’est bien pour ça que cela demande de l’entraînement (les plus déterminés arriveront à 1 seconde par nom). Pour commencer, je vous ai partagé 2 méthodes en fonction du nombre de personnes que vous rencontrez pour y aller progressivement.

De plus, inutile d’appliquer des méthodes pour les noms et visages que vous arrivez à mémoriser spontanément. Au début, prenez le temps de mettre en pratique ces méthodes uniquement sur les personnes dont les noms vous sont difficiles à retenir.

◼ Ce n’est pas très gentil de penser à un animal lorsqu’on rencontre quelqu’un…

Nos parents nous enseignent depuis tout petit de ne pas avoir de mots de travers, de ne pas mal parler, ni d’injurier autrui. Je suis tout à fait d’accord avec le fait d’avoir de belles pensées et de supprimer les injures lorsqu’on échange avec d’autres.

Cependant l’exercice que je vous propose est de retrouver votre flamme d’enfant ! Retrouver cette spontanéité et innocence des premiers âges. Petit lorsque vous vous dites tiens, il me fait penser à un hamster, vous n’avez pas d’arrière-pensée dégradante.

C’est grâce à cette spontanéité que vous allez pouvoir créer une connexion entre le nom et le visage de votre interlocuteur. De cette connexion, vous allez plus facilement vous intéresser à son monde.

◼ Je n’y arrive pas avec ta méthode !

Il est fréquent que la méthode complète puisse être trop créative pour certaines personnes.
Aucune obligation d’appliquer la méthode à la lettre. Le plus important, c’est d’arriver à trouver une connexion en répondant à la question : À quoi me fait-il penser ? (le visage et/ou le prénom).
Si vous n’arrivez pas à répondre à cette question vous allez stocker l’information dans votre mémoire à court terme, soit une moyenne de 7 éléments pendant 18 secondes.

◼ Comment faire pour aller vite ? Je suis trop lent !

La vitesse vient toujours avec la régularité et le temps. Aucune méthode magique, mais des entraînements spécifiques que je vous partagerai dans la dernière partie de ce guide.

Mais avant de vous entraîner, il est important de savoir quel est votre objectif :

  • Être capable de retenir les noms des 5 nouvelles personnes que je rencontre en réunion
  • Retenir le nom de 20 stagiaires en formation
  • Vous êtes une personne de réseaux, vous rencontrez beaucoup de monde et vous voulez retrouver le nom des gens qui vous appellent par votre prénom.
  • Vous êtes directeur ou chef d’entreprise avec plusieurs centaines voire des milliers de collaborateurs
  • Vous avez de nouveaux élèves chaque année et vous commencez à tous les connaître vers la fin d’année alors que c’est trop tard

Je vous partage juste après une liste d’exercices possibles pour vous entraîner, mais en fonction de votre objectif ça sera plus ou moins rapide…

◼ Inutile de retenir les prénoms, j’utilise un surnom

Cette remarque n’est pas vraiment fréquente, mais m’a déjà été dite.
L’humain est un animal social et pour pouvoir entrer en relation les uns avec les autres nous avons besoin de nous intéresser aux autres en toute sincérité.
Dale Carnegie dans son best seller, « comment se faire des amis », nous dit que le mot le plus important pour un individu c’est son prénom, car c’est le mot qu’on entend le plus. Si vous voulez créer un lien de proximité, il est donc nécessaire de retenir ce mot important pour l’autre, son prénom.

J’ai aussi pris conscience de la puissance des prénoms lorsque, par curiosité, j’ai fait des remplacements en tant qu’enseignant en Mathématiques au collège. Quand on est remplaçant, les élèves nous testent et cherchent les limites, en bavardant et chahutant…
Je me souviens d’une situation où j’étais en train de dérouler mon cours. Au fond de la classe, il y a un élève qui bavarde. Ne connaissant pas son prénom, je dis Hé ! Toi ! (pas grand-chose se passe).
Par contre, en l’appelant par son prénom « Anthony arrête ! », là instantanément, il se tait, me regarde et prend conscience qu’il n’est pas un numéro. Un respect mutuel commence à se créer. Cette considération m’a été indispensable pour assurer une continuité pendant les 2 mois de remplacement que j’ai dû assurer.

Petite mise en pratique

Maintenant que vous avez une nouvelle astuce, je vous propose de l’expérimenter avec les visages ci-dessous. Pour jouer le jeu, essayez de prendre 2 min maximum et de mémoriser le trombinoscope suivant.

Prenez le temps de construire une saynète en vous basant sur la méthode vue avant. Normalement, sans révision, juste avec une lecture de chaque prénom/visage vous pouvez y arriver.
C’est parti !

Votre temps est écoulé, passez à la restitution (en descendant dans la page pour cacher les réponses au-dessus 😅).

Notez votre score, c’est un bon point de départ.

Conclusion

Nous arrivons à la fin de cette deuxième partie, sur comment mémoriser les noms et visages des personnes que l’on rencontre.

Nous avons découvert :

  • La méthode en 3 étapes des athlètes de la mémoire (l’observation, association et le lien)
  • L’importance de retrouver cette flamme d’enfant pour bien observer les visages
  • Qu’il est normal de ne pas être fluide dès le début. La pratique vous permettra d’être plus rapide et à l’aise.

C’est d’ailleurs dans la troisième partie que je vous partagerai des entraînements spécifiques pour pouvoir progresser en vitesse et en fiabilité.

Cet article fait partie d’un guide complet de 3 parties :


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