“Sébastien, à ton avis, quelle est la méthode de mémorisation la plus puissante ?”

Est-ce la méthode de la feuille blanche*, du palais mental, des flashcards, des J ?

Je pense que ce n’est pas forcément la bonne question à se poser. Pour moi, une méthode a trois composantes importantes :

  • Une intention
  • Un contexte
  • Un utilisateur

*📜 La méthode de la feuille blanche (la méthode Feynman, prix Nobel de Physique en 1954) :

Choisissez un sujet / un concept / une partie de votre cours/livre et délimitez-le. Rédigez sur une feuille blanche tout ce que vous connaissez du sujet en l’expliquant avec des phrases et des mots simples. Vous verrez rapidement ce qui n’est pas maîtrisé et qui nécessite d’être approfondi.

🏠 Le palais de mémoire (la méthode des lieux) :

Choisissez un lieu (ex : votre chambre) ou un trajet (ex : maison => bureau/école, son corps). Divisez votre lieu/trajet en étapes/arrêts. Le nombre d’étapes dans son palais mental va correspondre au nombre d’informations à retenir. A vous de créer et placer, dans l’ordre, des images mentales amusantes, pertinentes de ce que voulez mémoriser.

🃏 Les flashcards :

Cartes recto-verso sur lesquelles vous inscrivez une question ou un concept au recto, et la réponse ou la définition au verso

📅 La méthode des J : 

J = jour, repose sur le principe de répétitions espacées. On révise à intervalles calculées en fonction des cours. Très utilisée pour les études de médecine (Ex : J0, J1, J3, J7, J15 J30).

L’intention d’une méthode

L’intention d’une méthode, c’est de pouvoir répondre à une ou plusieurs étapes du processus de mémorisation. Cette méthode est-elle là pour booster mon attention, mon encodage ou ma rétention à long terme ? (J’ai tendance à dire : l’attention, l’association et la répétition).
Il est donc inutile de comparer la méthode des lieux avec celle des flashcards. La méthode des lieux est une méthode d’association alors que les flashcards sont des outils pour vous permettre de répéter/réviser plus efficacement.

C’est comme comparer…le sel et le poivre, une entrée et un dessert, un balai et une serpillère. Chacun va apporter quelque chose de très complémentaire.

Le contexte d’une méthode

Chaque méthode s’intègre dans un contexte (ou une recette). C’est un enchaînement de méthodes qui va apporter une cohérence et efficacité à notre apprentissage spécifique.

Par exemple, on souhaite retenir du vocabulaire, des définitions, des dates historiques ou une poésie. Pour chaque cas, nous pouvons avoir un ou plusieurs enchaînements de méthodes qui vont nous permettre de réussir à apprendre.

Plus on s’entraîne et plus on va réussir à apprendre rapidement avec plaisir et précision.

Ce qui nous amène à notre 3e paramètre : la personne qui applique la méthode.

L’utilisateur d’une méthode

Chaque apprenant est unique. Il arrive donc avec ses préférences et son entraînement en matière d’apprentissage.

Les préférences variant clairement en fonction des personnes, je m’attache plutôt en formation à faire expérimenter une palette suffisamment large de méthodes pour que chaque apprenant puisse choisir celles qui vont lui correspondre.

Mais ne vous arrêtez pas forcement à votre première impression ! L’entraînement nous transforme et il est fréquent de découvrir des atomes crochus avec des méthodes après une certaine pratique.

Tout cela pour aboutir à ma dernière découverte, les styles de méthodes d’apprentissage.

Les 3 grands styles pour réussir son concours médecine

En 2023, cela fait bientôt 11 ans que j’accompagne des élèves qui font le concours de médecine, PASS / L.AS.

Je me rends compte qu’il y a des tendances. Certains me disent “le palais mental, c’est la meilleure méthode”, d’autres ne jurent que par Anki (logiciel de flashcards) ou par la méthode des J.

Derrière ces « guéguerres » de méthodes et après plusieurs dizaines d’interviews d’élèves, j’ai pu identifier des structures.

Pour le concours de médecine en tout cas, j’ai 3 grandes structures (plus quelques nuances et mélanges) qui me donnent aujourd’hui 7 méthodes différentes.

Laissez-moi vous parler de ces 3 structures principales illustrées d’interviews d’élèves.

1 /  La dominante Palais

C’est Louis, qui pour la première fois, m’a permis de découvrir cette typologie. Je vous invite à l’écouter, car avec ses 90 palais, il m’a vraiment bluffé !

2 / La dominante Flashcards (cartes mémoire)

Je vous invite à découvrir comment Baptiste a créé 11450 flashcards pour valider sa 1ère année de médecine !

3 / La méthode « Classique »

De nombreuses personnes pensent ne pas avoir de méthode, mais en fait pratiquent un entraînement par récupération (feuille blanche) plus la méthode des J.

L’interview que je vous conseille de regarder pour illustrer cette méthode « classique », est celle de Rose. Alors attention, niveau résultat elle a envoyé ! Car en plus d’être major de sa fac, elle a continué à pratiquer l’aviron à haut niveau. Pour la première fois et l’année de son concours, elle a remporté le titre de championne de France et sa qualification pour la coupe du monde !!!

Conclusion

  • Il n’ y a pas de “meilleure” méthode
  • Le choix d’une méthode repose sur 3 paramètres (l’intention, le contexte et l’utilisateur)
  • L’intention d’une méthode sert à valider l’une des étapes du processus de mémorisation (l’attention, l’association ou la répétition)
  • Une méthode efficace s’intègre dans un contexte et va permettre de résoudre un problème spécifique (apprendre du vocabulaire, définitions, formules, poésies, etc.)
  • Chaque individu est unique et a plus ou moins d’aisance avec une méthode
  • L ‘entraînement transforme les affinités que l’ont peut avoir avec certaines méthodes
  • Il existe au moins 3 grands styles de méthode pour réussir son concours de médecine