La mémoire motrice ou mémoire des habilités motrices

 

 

 

Faire du vélo, marcher, tenir une fourchette … Découvrez le fonctionnement de la mémoire motrice.

D’où nous vient notre capacité à nous souvenir des gestes du quotidien : marcher, tenir une fourchette, se brosser les dents, etc. ? Comment notre corps se souvient-il des bons gestes à faire pour répéter une chorégraphie de danse, un enchaînement sportif, ou pour tenir en équilibre sur un vélo ?

Souvent insoupçonnée, mais non moins déterminante, la mémoire motrice est au cœur de ces compétences. Voici ce qu’il faut savoir à son sujet.

La mémoire motrice, parfois appelée mémoire procédurale correspond à la mémoire des savoir-faire, des habiletés gestuelles, des habitudes sensori-motrices et des automatismes inconscients. Elle est implicite, c’est-à-dire inconsciente, ce qui la différencie des formes de mémoire déclaratives telles que la mémoire épisodique ou la mémoire sémantique. En effet, cette forme de mémoire n’est pas verbalisable puisqu’elle ne concerne que des mouvements, en cela elle est indépendante des autres types de mémoire.

Schéma distinguant les différents types de mémoire
Schéma des différentes parties du cerveau

Très résistante dans le temps, la mémoire motrice fait partie des mémoires à long terme capables de stocker des informations sur de longues durées.

Son rôle est d’acquérir, enregistrer et utiliser des compétences motrices. Par exemple : jouer d’un instrument de musique, utiliser un outil professionnel, faire du sport, conduire un véhicule, écrire, etc. En pratiquant ces activités, la mémoire améliore nos performances jusqu’à créer des automatismes inconscients.

Qu’est ce que la mémoire motrice spontanée ?

La mémoire motrice spontanée (ou mémoire musculaire) correspondrait à notre capacité à répliquer à l’identique, sans aucune préparation préalable, une action physique après l’avoir vu se réaliser qu’une seule fois.

Cette faculté extraordinaire a été portée à l’écran par le personnage de Monica Dawson dans la série de science fiction Heroes. La jeune femme a développé le don de la mémoire motrice spontanée, qui lui permet de parfaitement reproduire, sans aucun entraînement et sans concentration active, tous les mouvements physiques qu’elle a vu, soit en personne, soit sur un écran.

Ainsi, Monica réalise par exemple dans l’épisode “Pères et Manques” une tomate en forme de rose après avoir vu l’action s’effectuer par une présentatrice d’émission culinaire. De même que quelques instants plus tard, elle parvient à reproduire une attaque de catch vue à la télévision sur un voleur.

Les processus d’acquisition d’une nouvelle habileté motrice sont assez complexes à mettre en évidence. Les chercheurs sont partagés entre deux grandes approches conceptuelles qui se différencient par la place et le rôle qu’elles donnent aux structures mentales dans la production des compétences motrices.

L’approche cognitive

Les “cognitivistes” considèrent que la mobilité est pilotée par le système nerveux central qui permet de définir toutes les caractéristiques d’un mouvement à l’avance.

Les théories cognitives sont dites “prescriptives”, car une instance extérieure au système musculaire permettrait l’apprentissage, la planification et l’ordonnance d’un programme gestuel complet.

L’approche dynamique

De l’autre côté, les auteurs de la théorie dynamique explorent une nouvelle approche des comportements moteurs basée sur les “processus d’auto-organisation”.  C’est-à-dire la conséquence de l’interaction entre trois types de contraintes :

  • L’organisme : caractéristiques, motivation, etc.
  • L’environnement : forces externes, température, etc.
  • La tâche : le but.

L’apprentissage d’un mouvement impliquerait la déstabilisation d’un état naturel de coordination vers un nouvel état contraint par la relation organisme-environnement-tâche. Le mouvement ne serait donc pas entièrement prescrit par le système nerveux comme le prétendent les théoriciens de l’approche cognitive, mais également ordonné par les systèmes complexes d’auto-organisation.

Les pianistes professionnels sont capables de jouer plusieurs dizaines de notes par minutes et deux mélodies “indépendantes” en même temps (une avec la main droite et une autre avec la main gauche). Cette virtuosité est acquise au prix d’un travail continu (plusieurs heures par jour), le plus souvent depuis l’enfance.

Petit garçon apprenant à faire du vélo avec son père

Ce type d’apprentissage est permis grâce à la plasticité de notre cortex moteur, qui s’exerce à court terme ou à plus long terme. L’apprentissage d’une nouvelle fonction motrice doit être régulièrement répétée et sur une durée suffisamment longue pour entraîner des modifications corticales durables.

Il est également important de souligner que les structures cérébrales présentent à la naissance ne sont pas figées : sous l’effet de l’apprentissage et de l’entraînement, le cortex moteur peut se modifier et contribuer à l’amélioration des performances motrices.

Il arrive que notre mémoire motrice nous joue des tours. C’est ce qui peut se produire lorsqu’on exécute une habitude quotidienne sans le vouloir. Par exemple, vous montez dans votre chambre afin de vous habiller en vue de vous rendre à un dîner, vous vous déshabillez, puis au lieu de vous préparer pour sortir, vous vous mettez au lit. Dans ce cas, vos habitudes motrices ont eu pour effet de diminuer votre attention consciente, vous obéissez à vos automatismes et oubliez votre objectif initial : se préparer pour sortir dîner.

S’il n’y a rien d’alarmant à ce que des situations semblables se produisent de manière occasionnelle (particulièrement en état de fatigue et/ou de stress), il faut en revanche rapidement en informer votre médecin si cela se reproduit trop souvent, car ces oublis peuvent cacher le début d’une maladie grave.

Les dégénérescences neuronales qui surviennent dans les maladies de Parkinson ou de Huntington peuvent provoquer des déficiences, affectant notamment la mémoire motrice avec la perte de certains automatismes. Voici quelques maladies très connues qui entrainent des troubles de la mémoire

La maladie de Parkinson

La maladie de Parkinson touche environ 1,5% des personnes de plus 65 ans. Elle se manifeste par des troubles de la motricité : tremblements au repos surtout au niveau des mains, mouvements difficiles à exécuter, marche lente, difficultés d’élocution, etc. Cette maladie est due à une disparition progressive de neurones situés en profondeur dans l’encéphale.

L’apraxie

L’apraxie est un trouble de la réalisation des gestes : le patient est incapable d’exécuter certains mouvements de façon intentionnelle ou lorsqu’on lui demande d’exécuter un mouvement précis. Les fonctions purement motrices sont cependant intactes, autrement dit : le sujet ne présente aucune paralysie. Ce déficit neurologique concerne la conceptualisation et l’exécution programmée des mouvements, mettant en jeu les aires pré-motrices et le cortex préfrontal.

Amnésie profondes et maladie d’Alzheimer

Mais en général, la mémoire motrice est peu sensible aux dégradations de la maladie et aux traumatismes crâniens. Ce qui démontre qu’elle possède un système de voies nerveuses distinctes et profondément protégées au centre de l’encéphale.

Il n’est pas rare de voir des patients souffrants d’amnésie grave aptes à conduire ou retrouver sans la moindre difficulté des pas de danse alors qu’ils sont incapables de s’orienter ou de s’exprimer verbalement. C’est le cas pour la maladie d’Alzheimer. Alors que les patients présentent rapidement des troubles évidents de leur mémoire sémantique et épisodique, leurs capacités motrices sont quant à elles préservées.

La mémoire motrice peut subir les conséquences d’un Accident Vasculaire Cérébral (AVC) ou d’une amputation suivie de greffe (de la main par exemple) et être momentanément perturbée. Dans de telles situations, les lésions provoquées confrontent le patient à une réorganisation du cortex moteur qui grâce à la plasticité cérébrale lui permettra la récupération de ses fonctions motrices et de ses capacités d’apprentissage moteur.

Mais si cela vaut pour les lésions subies par un individu, c’est également le cas pour des causes plus “volontaires” à savoir : la stimulation et l’entraînement de ces fonctions. En effet, certains exercices peuvent vous aider à réaliser une réorganisation du cortex moteur et par conséquent vous permettre de développer vos capacités en termes d’apprentissage moteur et de récupération motrice, notamment après une perte de mémoire.

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